Quand Andreas Egger devient orphelin il est recueilli par son oncle, un paysan qui le fait travailler dur et le bat comme plâtre, lui brisant même une jambe. L’enfant ne pleure jamais et se construit à la force du poignet. Jeune adulte, il quitte son tortionnaire et savoure sa liberté bien que les contraintes de vie, voire de survie, soient nombreuses en ce début du XXe siècle, dans une vallée déshéritée. Heureusement il rencontre Marie et trouve un emploi dans la construction des téléphériques. Mais la tragédie n’est pas loin. Envoyé en 1942 sur le front de l’Est, il reste prisonnier des Russes pendant des années… Robert Seethaler (Le tabac Tresniek, NB novembre 2014) fait le portrait d’un homme qui a tout pour être malheureux, mais qui surmonte l’une après l’autre les difficultés. C’est aussi l’occasion d’évoquer, en arrière-plan, une partie de l’histoire du XXe siècle. Chapitre après chapitre, on espère apercevoir une éclaircie dans le monde fruste et monotone de cet homme résigné qui suit en observateur ou en victime le fil des événements et les subit sans surprise ni révolte. Une belle écriture pour évoquer Une vie entière où tristesse pourrait rimer avec sagesse. (F.G. et M.-C.A.)
Une vie entière
SEETHALER Robert