Des aciĂ©ries de Corby Ă©manent une poussiĂšre noire contaminant tout, poison insidieux quâon ne peut Ă©viter dâinhaler. Personne dĂ©placĂ©e, ignorant ses origines, son passĂ©, Alma supporte un mari rĂ©fugiĂ© letton emmurĂ© dans son silence et sa dĂ©pression. Avec son fils Jan, massacrĂ© par une bande de jeunes voyous en voulant dĂ©fendre leur victime, elle perd son espoir, son avenir. DĂ©tachĂ© de sa famille, retranchĂ© dans un imaginaire refusant les autres, Jan manifeste une curiositĂ© abstraite dĂ©nuĂ©e dâĂ©motion. MĂȘme indiffĂ©rence, mĂȘme absence de sentiments chez son ami Francis qui, Ă la mort de Jan, est devenu Ă©tranger au monde et disparaĂźt dans lâerrance, les expĂ©riences psychĂ©dĂ©liques. Cette tragĂ©die, oĂč le bonheur nâest que poignĂ©e dâinstants fugitifs, illustre le problĂšme du mal, cette partie trouble rĂ©sidant en chacun.
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Câest un monde plutĂŽt dĂ©sespĂ©rĂ© que peint lâĂ©crivain Ă©cossais John Burnside dans ce texte dense et riche. Mais des considĂ©rations assez filandreuses et des longueurs altĂšrent malencontreusement le pouvoir Ă©vocateur dâun style nourri de toute la gamme des sensations.