Une voix dans l’ombre

CAMILLERI Andrea

Le commissaire Montalbano commence mal sa journée. Il se bat avec un poulpe offert par un ami pêcheur. Il a une altercation avec le fils du Président de la province dont la petite amie est retrouvée, peu après, lardée de coups de couteau. Le supermarché a été cambriolé et, pour comble, son directeur vient de se pendre… ou d’être étranglé avant une macabre mise en scène. Le magasin appartient à la Mafia, l’ennemi numéro un du policier.  Écrit en 2012, le livre vient seulement d’être traduit, les derniers parus (Femmes,  NB mars 2016) lui sont donc postérieurs. On retrouve avec plaisir ses brillantes qualités d’écriture, sa langue savoureuse, la verve sicilienne avec son ineffable vocabulaire, si bien traduit, et son don particulier pour marier le comique et le tragique. Le mélange de naïveté et de réflexion laisse pantois devant tant de subtiles déductions à la suite d’indices non moins finement décelés : du grand art ! Par contre, la référence aux hommes politiques, voire aux terroristes, reste assez artificielle et brouille le suspense qui n’est pas à la hauteur des meilleurs romans de l’auteur. (V.M. et B.T.)