Jumeaux, Benjamin et Julien sont flanquĂ©s dâune mĂšre fantasque qui leur tĂ©moigne un amour immodĂ©rĂ©. Ils ont huit ans lorsquâen villĂ©giature Ă Venise un prĂ©dateur a choisi en Benjamin sa proie. Trente ans plus tard, au procĂšs qui se tient, ce dernier raconte lâenfance abusĂ©e, les cinq annĂ©es de calvaire, ses compulsions Ă rĂ©pĂ©ter lâabus, mais garde pour Julien son aveu le plus intime.  AprĂšs lâĂ©mouvant Je voudrais que la nuit me prenne (NB novembre 2018), Isabelle Desesquelles va plus loin dans un livre magnĂ©tique et troublant dont on sort Ă©branlĂ©. Dans un exercice dĂ©licat, avec pour seul rempart la finesse de son Ă©criture, elle aborde le viol, lâemprise du ravisseur jouant sur la peur et la culpabilitĂ©, ses « bontĂ©s » dans lesquelles lâenfant puise le courage dâaffronter ce qui suit, ses rituels maniaques. Adulte, les traces sont significatives. Fantasmes et pulsions le hantent et le lecteur est tendu vers un basculement toujours possible. GĂ©mellitĂ© et vie volĂ©e du jumeau dont la mĂšre ne voit en lui que le frĂšre absent constituent lâĂ©pilogue. Pourquoi le garçon nâa-t-il pas fui ? Le mystĂšre nâest levĂ© quâen fin de rĂ©cit, une chute Ă couper un souffle suspendu depuis longtemps dĂ©jà ⊠Magistral ! (Maje et S.D.)
UnPur
DESESQUELLES Isabelle