Va jouer avec le petit garçon

Entouré de ses jouets, il s’amuse dans un jardin public quand sa mère le presse d’aller trouver le petit garçon « tout seul avec sa pelle ». Pourtant il joue très bien de son côté ; enjoindrait-il à sa mère d’aller saluer la vieille dame qui nourrit les pigeons ? D’autant qu’on lui interdit de parler aux inconnus. Bon départ pour son imagination : et si le gamin était un monstre déguisé et venait l’attirer dans son antre souterrain ? Le monstre bleu, cousin germain du monstre vert, préside à ce rêve éveillé. Le texte, bien vu, est soutenu par un dessin faussement enfantin qui détaille l’esclavage des enfants perdus – en gros les travaux des adultes : cuisine, vaisselle, entretien et conduite de machines. Les taupes, cependant, vont et viennent à leur gré, se reposent dans un dortoir douillet. L’évasion, menée par le protagoniste, relance l’action échevelée. La conclusion décrit l’univers idéal : pas d’école, gâteaux à gogo et jouer tout seul quand on préfère – ou pas. Un message de respect et de bon sens pour tous, parents et enfants. (R.F.)