Richard et Angela sont frère et soeur. Leur passé commun est douloureux : mort précoce du père, alcoolisme de la mère qui s’est lentement éteinte. Après sa disparition, Richard invite sa soeur à passer des vacances familiales ; il a réussi sa vie professionnelle et épousé une divorcée, mère d’une adolescente. Angela, son bon à rien de mari et ses trois enfants acceptent, faute de mieux, l’invitation. Les voici pour une semaine dans un coin humide du Pays de Galles.
Chaque personnage a droit à un paragraphe rempli d’allusions et de retours en arrière ; au début, il est difficile de s’y retrouver. Peu à peu, on s’y fait : les descriptions détachées et minutieuses de l’intimité de chacun, les relations difficiles avec les autres, les brouilles, réconciliations, catastrophes attendues ou inopinées construisent les liens ou les rejets. On se sent voyeur, spectateur involontaire ou imprévu… Les acteurs, un peu déjantés, de cette comédie humaine où l’adolescence, l’âge des calamités recherchées, rejoint bizarrement l’égoïsme infantile des adultes, ne sont-ils pas nos semblables, nos frères ? Alors, « familles je vous hais » ou « familles je vous aime » ? Bonne question. À méditer !