Luc Ferry reprend, dans ce texte d’une conférence, les principaux arguments de ses deux précédents ouvrages – il avait déjà posé les jalons d’un itinéraire de la sagesse dans Qu’est-ce qu’une vie réussie ? (NB novembre 2002). Il trace l’essentiel de l’enchaînement historique des grandes visions philosophiques occidentales, dans un langage encore épuré, accessible au lecteur non-initié mais persévérant, et avec une volonté pédagogique certaine. Il se situe comme un humaniste sans Dieu. Non-croyant, « pourvu qu’on ait la foi, le christianisme est sans concurrent » reconnaît-il, il perçoit une transcendance dans le mystère de l’origine des valeurs : « la vérité, la justice, la beauté me “tombent” dessus comme si elles venaient de l’extérieur. » Luc Ferry plaide pour une nouvelle doctrine humaniste du salut, un amour de l’autre dans ce qu’il a de singulier. Sans tricher, il répond avec respect aux objections d’une part d’André Comte-Sponville et de l’autre de théologiens chrétiens et ouvre un débat de fond.
Chacun peut puiser dans ce livre magistral mais dense des éléments de réflexion sur des questions concernant notre monde contemporain. Selon l’auteur, la philosophie nous aide à vivre bien, avec nos peurs existentielles.