Tous deux latinos, Lindo et Ricardo sont amis d’enfance et ont été prostitués dans un motel sordide tenu par un certain Ben, alias Carl, individu paresseux et arrogant qui, pendant leur scolarité, les dominait déjà. Depuis, ils se sont perdus de vue. Ils se retrouvent le même jour et avec surprise devant le maire du City Hall de Los Angeles pour épouser des jeunes filles qui portent le même prénom. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre… Ainsi débute la longue histoire imaginée par Fabrice Pataut (En haut des marches, NB mai 2007). L’homosexualité et la prostitution en sont les thèmes. L’immigration vue à travers ce prisme montre l’asservissement et la pauvreté associés à la perversité pour assouvir un désir de revanche. De nombreux retours en arrière rendent le récit un peu confus. Si certaines scènes sont obscènes, d’autres font preuve de plus de légèreté, voire d’une certaine tendresse pour évoquer le rôle des femmes (mère, amie, protectrice). En dépit du sujet, l’écriture réussit à estomper le malaise ressenti : elle peut se faire poétique, « refuge d’images, pour échapper à la réalité, soeur jumelle de la déception ». (C.M. et M.-A.B.)
Valet de trèfle
PATAUT Fabrice