Vallée des merveilles

Il est chômeur, sa femme l’a quitté, son fils le rejette, il vit isolé dans un bourg du bord de l’Atlantique entre une chambre misérable et des promenades sans but sur la plage et dans la lande. Un jour une inconnue l’aborde, l’embrasse puis disparaît. Un poème de Max Jacob, qu’il relit, l’incite à la retrouver. Entre eux, c’est l’amour fou qu’un accident mortel interrompt aussitôt. Au comble du désespoir il reprend son errance qui le mène dans une vallée étrange peuplée de semi-fantômes où il croise sa mère, son ex-épouse, le poète et enfin l’aimée. On est d’abord séduit par la lumière omniprésente qui baigne les premières pages. Très vite cependant le récit s’enlise, le mélo affleure, l’inspiration s’essouffle dans une vague réinterprétation du mythe d’Orphée. Anne Weber, auteur talentueuse de Tous mes voeux (NB janvier 2010) s’est ici fourvoyée dans une construction romanesque aussi décevante.