Jadis « dans la télé », le père de Marcus passe désormais ses journées devant ! Ex grand reporter de guerre dégoûté par le trop-vu, il a tout plaqué et, de petits essais en échec définitif, le voici chômeur. Comment Marcus pourrait-il avouer cette honteuse réalité quand le prof lui demande « et toi ton père, il fait quoi ?». Assemblant, comme par hasard, quelques uns des mots qui flottent dans sa tête, Marcus, le rêveur, invente une réalité qui fait joli et prestigieux. Et voilà comment il se retrouve pris dans un engrenage, d’abord, parce que le prof est séduit, ensuite parce qu’il y a Marilou.
Marcus a 12 ans. Sans doute peu d’adolescents d’aujourd’hui peuvent-ils prétendre à tant de maturité mais qu’importe finalement : ce n’est pas l’essentiel. L’histoire parle bien, très bien même, du chômage et des dégâts collatéraux dû au stress inhérent à un travail dévorant : fractures internes psychologiques et morales, honte et mensonge. Le garçon aime son père et, s’il veut se protéger, il veut aussi le protéger. Il voit juste, ment aux autres mais ne se ment pas à lui-même. Belle leçon sans grandiloquence qui passera très bien et sans ambiguïté auprès des jeunes lecteurs.