Vera Kaplan

SAGALOVITSCH Laurent

Un homme reçoit d’Allemagne l’annonce du suicide d’une grand-mère dont il ignorait tout, accompagnée d’une lettre de la défunte et de son journal de guerre. Terrifiant. Vera, juive, née en 1922, vit à Berlin lors de la montée du nazisme. Son père, journaliste reconnu, a refusé de fuir, ses parents sont arrêtés. Pour les sauver, puis se sauver elle-même, elle accepte de pactiser avec l’ennemi. Jugeant durement ses coreligionnaires qui se laissent abattre sans résister, elle accepte de les dénoncer, se justifiant par la nécessité de rester en vie pour maintenir la race. Elle paiera cher cette attitude mais ne regrettera rien.  Thèse bien dangereuse que celle de Vera selon laquelle une noble fin justifie les pires gestes, d’autant plus dangereuse que l’ouvrage bénéficie d’une remarquable écriture. Il pourrait se trouver le centre d’un débat d’intellectuels, mais aussi avoir un effet désastreux sur des esprits peu avertis. Les réactions de la fille conçue par l’héroïne et du petit-fils tempèrent un peu la violence du propos. Ce récit glaçant serait tiré d’un fait véridique. (M.F. et A.Be.)