Veronica

KAPRIÈLIAN Nelly

En 1960, Veronica, star à Hollywood vingt ans plus tôt, est retrouvée morte dans un hôtel de passe à New York. A ses côtés, ses mémoires où elle raconte l’enfer du système hollywoodien qui l’a enfermée dans un rôle d’où elle croit pouvoir s’échapper. Elle se fabrique une carapace ; d’un côté elle est « l’ange blond », de l’autre une jeune fille meurtrie par l’incompréhension et les échecs amoureux. En 2015, une journaliste doit faire un article pour son magazine sur cette star oubliée dont les cendres vont être mises aux enchères à Los Angeles.  Les soixante premières pages sont cinglantes et émouvantes, consacrées au destin tragique de Veronica, anéantie par le star système, perdue entre illusion et réalité. Puis la journaliste, devenue narratrice, mène une enquête car la star confesse des meurtres de femmes. Effet miroir, le caractère complexe de la narratrice émerge du portrait de la star, hantées chacune par leurs fantômes. Nelly Kaprièlian revient sur les thèmes de l’apparence, du double et du cinéma qu’elle avait entamés avec Le manteau de Garbo (NB novembre 2014). Un roman décousu où fourmillent anecdotes et références cinématographiques dans un Los Angeles à la fois mythique et moderne, de Chandler à David Lynch. (L.C. et L.K.)