Vers d’autres matins

Jour après jour, Nadine Trintignant consigne l’évolution du cancer du cinéasteAlain Corneau, son compagnon depuis trente-sept ans. À l’annonce du diagnostic, c’est ensemble qu’ils quittent le monde des bien-portants. Dans leur combat contre “le crabe”, elle s’accroche désespérément au moindre espoir, à la moindre lueur de rémission. Lorsqu’il disparaît, elle perd la moitié d’elle-même. Mélopée funèbre dans la première partie de ce récit poignant, le discours ensuite s’allège, s’apaise. D’une écriture efficace, rythmée, la narratrice livre avec talent son témoignage sur la résilience (Une étrange peine, NB janvier 2008). Émaillé de souvenirs partagés avec celui qui fut son grand amour, ce texte vivant retrace son itinéraire, ses liens avec l’univers du cinéma, mais aussi ses souffrances les plus intimes surmontées grâce à la présence complice de l’auteur de Tous les matins du monde, son film le plus poétique. Il lui donne aujourd’hui le courage de « trouver un autre chemin ».