La candidature d’Antoine à un poste de gardien de salle au musée d’Orsay a tellement intrigué Mathilde, la DRH, qu’elle a souhaité le recevoir elle-même. Maître de conférences reconnu aux Beaux-Arts, Antoine a postulé ! Burn out ? Lassitude d’enseigner ? Rupture ? Non, simple envie d’être assis au milieu des tableaux. Retenu pour la salle Modigliani, soucieux d’invisibilité, il détonne et étonne quand il s’adresse au portrait de Jeanne Hébuterne ! Tant de singularité cache forcément quelque chose… David Foenkinos, après Charlotte (NB octobre 2014), plonge à nouveau dans l’univers de la peinture, en fait son décor et un prétexte à évoquer le pouvoir d’une toile. Celui, notamment, d’atténuer un malaise (Botticelli et la tristesse, Rembrandt et la peur)… Il s’attarde sur le surgissement de l’imagination créative ou évoque la frustration de l’amateur éclairé conscient de ne pas être un artiste. Pour étoffer l’intrigue, il musarde et dirige le lecteur pas dupe vers quelque impasse. Et sa plume, familière, réveillée parfois de formules heureuses, habillée de touches psychologiques sur fond de culpabilité, mène sans vraie surprise au coeur de l’énigme. (C.R.P. et M.-N.P.)
Vers la beauté
FOENKINOS David