Vingt-deux historiens, sociologues, philosophes, islamologues, ou romanciers se penchent sur le racisme, la peur de l’autre, le repli identitaire, la montée du Front National en France… et en recherchent l’origine. Sont évoqués principalement l’ethnisation du discours politique, l’assignation identitaire de la délinquance, l’inventaire du colonialisme, les problèmes d’intégration des immigrés, les nouveaux visages de l’antisémitisme, le refus du mariage pour tous… et surtout la peur de l’Islam. Ces problèmes identitaires ont abouti à la stigmatisation d’une partie de la jeunesse discriminée (immigrés de la troisième génération) qui alors se tourne vers le djihadisme, en même temps que l’Occident est confronté à un afflux de réfugiés. Les auteurs questionnent ces faits et retiennent quelques causes, dont l’infiltration de la démocratie par un populisme dédiabolisé, sans vraie place accordée à la visibilité des 8% de musulmans d’une société française transformée, composite, de plus en plus déchristianisée et surtout les séquelles du récit idéalisé d’une histoire coloniale qui peine à être revisitée. (H.V. et C.R.P.)