Sur son lit d’hôpital où elle est en fin de vie, entourée d’un corps médical attentif, d’une fille et d’un gendre bouddhiste aux petits soins, une vieille Japonaise décrit et analyse chaque instant vécu. Non seulement un beau-fils chrétien lui rend visite, mais les morts lui tiennent aussi compagnie, un fils précocement disparu, deux maris défunts. Elle remonte dans le temps : souvenirs, rêves et réalité se mélangent, bousculant la chronologie, jusqu’au départ vers la lumière.
Elle est attachante, cette femme modeste qui s’est nourrie des liens familiaux et a vécu proche de la nature. Il en est de même pour sa fille et son gendre qui l’accompagnent avec amour et délicatesse. L’auteur, religieux d’une secte du bouddhisme zen, se coule dans la peau du gendre, lui-même bonze. La dimension religieuse et philosophique du livre sur la vie et la mort, incarnée par les deux hommes au chevet de la malade, accroche moins que le personnage de la mourante qui étonne et touche par sa sérénité empreinte de simplicité et d’humour, sans morbidité ni pathos.