Vers le bleu

BENSALAH Sabrina

Nel, 18 ans, vit au camping dans une caravane avec sa mère fantasque et sa petite soeur Noush, 9 ans. Elle a arrêté le lycée pour s’occuper d’elle, se sent coincée et rêve de partir vivre sa vie. Mais un soir, après le concours de mini-miss auquel participe Noush l’extravertie, leur mère les quitte pour un homme. Les deux filles, condamnées à la débrouille pas toujours honnête ou morale, se réfugient souvent au café Les bienheureux qui, avec sa patronne bienveillante, son séduisant fils et ses habitués, est comme un deuxième foyer pour elles. La chance finira par leur sourire.Si les débuts du roman sont sombres, ils sont sauvés du misérabilisme par l’écriture énergique, exclamative, gouailleuse et la personnalité fantaisiste de Noush, gamine nature et pétulante. Progressivement, le récit glisse du drame vers le conte d’été, de plus en plus solaire et irréaliste. La question de la désertification des villages court en filigrane, dimension sociale un peu caricaturale qui oppose les riches égoïstes avec leurs belles villas inhabitées aux vrais habitants, modestes et chaleureux. Les nombreux dialogues, les personnages attachants, à défaut d’être crédibles, et quelques grains de folie et de bonne humeur rendent la lecture plaisante.