Marcheur impénitent, Noé brave avec peine ses ampoules aux pieds, ses idées reçues, la barrière des langues et son niveau « un peu juste » en toutes choses. Il va vers le nord pour chercher les traces de son arrière-grand-père. Dans les années 1920, ce jeune philologue avait été requis par le gouvernement suédois d’entrer en communication avec des extraterrestres moustachus qui parlaient le basque. Noé raconte sa propre épopée solitaire, au cours de laquelle il va rencontrer Lotta et mettre en oeuvre son « spécial pouvoir » pour lui sauver la vie.
Un trait noir très simple, parfois rythmé d’effets de négatif, accompagne un récit à la première personne, ponctué de retours en arrière et d’épisodes explicatifs. La sobriété du dessin met en valeur le caractère nostalgique du héros fatigué, rempli d’idéaux irréalisables. Sa marche exprime un poétique voyage intérieur à mi-chemin entre un monde réel qu’il découvre avec toute sa fraicheur d’esprit et un riche univers onirique peuplé de légumes géants et d’hommes oiseaux.