Le Menteur, le Voleur, le Tueur et le chien Pok ont été drogués et transportés dans une caverne, au pied d’un glacier. Sous la tente rouge : pour seule lumière la lampe frontale du Menteur ; quelques bouteilles d’acétylène ; deux oranges… Le cauchemar commence pour les trois hommes dont l’un a le poignet, l’autre, le pied entravés ; le crâne du troisième est enserré dans un masque de fer. L’homme masqué est libre de ses mouvements jusqu’à cinquante mètres de la tente, les deux autres ne peuvent dépasser vingt mètres. Chacun dépend de l’autre pour sa survie.
Fascinant, hypnotique, envoûtant, ce thriller implacable envisage l’explosion des barrières de la conscience quand sont repoussées les limites physiques et mentales dans des conditions extrêmes de survie. « Tout ce qu’on croyait enfoui, refoulé, ressurgit alors avec, parfois, une violence décuplée». Cette allégorie de la manipulation et de la perversité se lit sur plusieurs plans, policier, fantastique, psychiatrique. L’auteur de Gataca (NB juin 2011) est fasciné par la violence, le mal, la mort. Un rythme infernal, des retournements de situation déroutants et anxiogènes créent une tension qui s’achève en tourbillon… Vertige.