Victor Dojlida, une vie dans l’ombre

Dans une réédition de son bref ouvrage publié initialement en 2001, l’auteur retrace l’existence chaotique d’un Polonais, né en 1926, exilé en France avec ses parents dans les années 1930. Son caractère frondeur se manifeste dès sa jeunesse, marquée constamment par un esprit d’opposition. Engagé dans la Résistance aux FTP-MOI, il multiplie les actions d’éclat. Dénoncé, déporté, il survit de prisons en camps. Il est poursuivi à la Libération pour des délits mineurs par les mêmes fonctionnaires qui l’avaient condamné pour ses menées antiallemandes. Rébellion, transferts de geôle en geôle, il est enfermé pendant quarante ans, libéré seulement quelques années avant sa mort qui survient en 1997. Victime de discrimination raciale, d’acharnement contre ses réflexes d’opposant systématique, il est cependant aidé par des compagnons d’internement (Edmond Michelet, fervent catholique, Marcel Paul, communiste, son « copain » Stanis) et une vie affective aléatoire. Michèle Lesbre (Sur le sable, NB mai 2009) rend compte des tourments de son antihéros, dans une écriture poignante.