Trois garçons américains métis, trois frères entre dix et sept ans, passent leurs journées livrés à eux-mêmes : de vrais petits durs qui n’ont peur de rien tandis que Ma travaille la nuit dans une brasserie et que Paps perd régulièrement ses jobs éphémères. Tout ce monde survit tant bien que mal dans un quotidien de débrouille, mais aussi de plaisirs simples et de rêves d’autres lendemains. Dans ce premier roman au titre évocateur, renforcé par une préface empruntée à Platon sur le mimétisme inné entre garçons et animaux sauvages, l’auteur brosse le portrait d’une famille américaine métissée et pauvre au travers du regard aiguisé du benjamin. Le récit débute par un « on » collectif, et le prénom du narrateur n’est révélé que dans les toutes dernières pages. L’histoire âpre, violente et saccadée, parfois drôle, construite comme une succession de courtes nouvelles, dépeint l’existence marginale de gamins bagarreurs et cruels, tels des chiots dans une meute, et la rudesse des relations parents-enfants. Au-delà de la réalité impitoyable de leur enfance, transparaît une nostalgie mêlée de réelle tendresse.
Vie animale
TORRES Justin