Dans les années 90, le narrateur, jeune attaché culturel à l’ambassade de France à Rome, tombe sous le charme de Constantin, vieux monsieur en exil, prince héritier de Slovanie. Il partage avec lui longues promenades à travers la ville et discussions littéraires, et suit ensuite ses tentatives de récupération du trône qui donnent lieu à de monstrueuses exactions. Des années plus tard, il apprend que Constantin, mort en prison, lui a légué de mystérieux documents… En dépit d’un titre qui prête à confusion – il ne s’agit pas ici de la vie du héros mais de ses actes à un moment clé de sa vie – et d’une fin décevante, ce roman au style classique et élégant ne manque pas d’intérêt. Si le petit pays est imaginaire, l’allusion aux guerres de Yougoslavie est transparente et donne du poids à l’histoire. Le livre est à la fois un hymne à la ville de Rome et une démonstration de la banalité du Mal, qui peut se cacher sous une personnalité trompeuse comme celle d’un vieil homme séduisant et cultivé. L’auteur, conservateur de bibliothèque, connaît manifestement très bien Rome et la villa Farnèse, et en fait une description très attachante. (D.C. et M.-N.P.)
Vie et oeuvre de Constantin Eröd
DONADILLE Julien