Un frĂšre et une soeur se rendent en train chez leurs grands-parents espagnols. Leur soeur aĂźnĂ©e, qui vit Ă OrlĂ©ans avec un ouvrier, les y rejoint en voiture pour les ramener dans le pavillon familial de Limoges. La mĂšre est morte, le pĂšre obsĂ©dĂ© par son travail sur des chantiers. La benjamine retrouve au collĂšge Fatou, SĂ©nĂ©galaise dĂ©vergondĂ©e et « initiatrice », Ă laquelle elle devra des expĂ©riences⊠plus ou moins concluantes. Elle semble flotter, comme indiffĂ©rente aux choses et aux gens. Le dĂ©part de son amie et le dĂ©mĂ©nagement avec son pĂšre lui permettront d’entreprendre le deuil de sa mĂšre, et ainsi de dĂ©buter une vie plus « normale ».
François Vergne dĂ©peint l’univers difficile et glauque d’adolescents de quartiers populaires, qu’il avait dĂ©jĂ analysĂ© dans Seine-Saint-Denis (N.B. juin 2001). Sans aucune introspection, avec des descriptions pointillistes de l’environnement et la narration dĂ©taillĂ©e – mais non misĂ©rabiliste – de fades quotidiens, l’ouvrage Ă©meut par son mĂ©lange de lassitude et d’espoir.