Que la vie semble monotone ! Jeune lycéenne roumaine d’après-guerre, Letitia vit dans un logement exigu d’une petite ville de province, entre un oncle exclu du parti communiste et une mère accablée par l’emprisonnement du père. Rêver de garçons ou se réjouir des visites imprévues du jeune oncle de la capitale sont ses seules distractions. Étudiante à Bucarest, Letitia continue à se sentir prisonnière, différente des autres filles du dortoir, sans certitudes quant aux intentions de son amant, sans avenir. Déchéance d’une famille bourgeoise, ostracisme, méfiance, repli sur soi… À travers le quotidien d’une jeune fille, l’auteure de Une matinée perdue (NB décembre 2005) restitue à merveille toute la morosité des années soixante. Rien de bien passionnant dans ce roman tronqué par la censure lors de sa parution en 1975. L’intérêt de la publication actuelle de la version originale est donc historique : ce livre est un reflet fidèle de la vie en Roumanie communiste.
Vienne le jour
ADAMESTEANU Gabriela