À Buenos Aires en 1998, la vie a repris son cours paisible depuis la fin de la dictature en 1983. Cette apparente insouciance ne décourage pas les grands-mères de la place de mai de continuer leur combat pacifique pour retrouver les 500 enfants d’opposants disparus pendant les années de plomb. Mario, qui a des doutes sur ses véritables origines, prend contact avec une association qui encourage les prélèvements ADN qui permettent de vérifier l’authenticité de la filiation. Accompagné de son ami Santiago, il se rend dans un centre pour effectuer le test qui lui permettra d’en avoir le coeur net. Leur vie à tous les deux en sera bouleversée. Il est difficile de rester insensible à cette histoire qui plonge le lecteur dans les affres de l’après dictature en Argentine. Le scénario est conduit avec finesse et sensibilité sans jamais tomber dans la facilité et le sentimentalisme. Le dessin très personnel de Mayalen Goust nous plonge dans l’ambiance de Buenos Aires et s’accorde avec justesse avec les émotions des personnages qui s’intensifient au fil des pages. S’attaquer à un sujet aussi difficile relevait d’une sorte de défi. Celui-ci a été relevé avec brio. (V.L. et C.D.)
Vies volées
MATZ, GOUST Mayalen