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Une tradition africaine répandue, le “confiage”, pouvait faire placer un enfant dans une famille plus aisée. Elle donne aujourd’hui lieu à un véritable trafic d’enfants par des réseaux clandestins, inter-pays africains, livrant massivement aux travaux forcés des enfants vendus par leurs parents pour une somme minime mais indispensable pour soulager leur misère. Les enfants sont portefaix sur les marchés, aides-ménagères, ouvriers agricoles dans les plantations. Ils sont mal accueillis par leur famille quand ils s‘échappent, les fillettes souvent violées.
L’auteur, journaliste et écrivain, enquête principalement au Togo qui fournit « au Gabon essentiellement des filles et au Nigeria des garçons ». Son reportage consiste en de très nombreux témoignages d’enfants-esclaves recueillis en institutions spécialisées, de familles, de responsables d’ONG, de travailleurs sociaux ou fonctionnaires locaux en charge du problème. Il pointe l’impéritie et la corruption des États concernés, les effets pervers de l’aide des organisations humanitaires et leur concurrence. Pas de pathos dans ce document, seulement un méli-mélo de faits cliniquement rapportés, avec parfois une ironie amère, dont l’intérêt croît au fil des pages. Triste réalité de l’Afrique !