Villa blanche.

Chasse aux souvenirs, récit chaotique, biographie lacunaire, Bruno Tessarech feuillette des albums de photos, des lettres plus vraies que des journaux intimes, que lui a donnés sa marraine, très liée avec Denise et Édouard Bourdet. Auteur dramatique aux portraits sans complaisance (Le sexe faible, 1929, Les temps difficiles, 1934), celui-ci fut un brillant administrateur de la Comédie-Française à partir de 1936, collaborant avec Copeau, Dullin, Jouvet, Bérard, etc. À sa mort, son épouse Denise devint femme de lettres, journaliste au « Figaro littéraire », à la « Revue de Paris ». Autour de ce couple lancé, la vie parisienne, littéraire, mondaine, étincelle : Morand, Giraudoux, Cocteau, Colette, le groupe des six avec Poulenc, Auric, décorateurs, grand monde, fêtes fastueuses des Noailles ou Beistegui. Couples qui se font, se défont.

La Villa blanche des Bourdet sur les hauteurs de Toulon (description savoureuse de la ville) regroupa leurs amis. Autour d’un monde qui s’estompe, temps retrouvé qui, déjà, se meurt, Bruno Tessarech (Cf. La machine à écrire, NB novembre 1996) mêle habilement fantômes, rêves et nostalgie.