Villa Wexler

Au lycée, un nouveau professeur de français, Monsieur Wexler, passionne ses élèves de Première, dont Mathias. À la maison, ses parents se déchirent avant une inévitable séparation et l’adolescent trouve très vite refuge dans la villa Wexler dont il côtoie les enfants : Karl et sa carabine, Cheyenne toujours à cheval et Charlotte dont il tombe amoureux. Premier amour, premiers émois. Rien n’est pourtant vraiment normal : ni l’attrait évident du professeur pour Aurore, une autre de ses élèves, ni ce projet de film qui embarque toute la classe dans des relations de plus en plus troubles, ni les fréquentations étranges des Wexler dans l’ombre de la villa… C’était il y a vingt ans. Le narrateur, Mathias, revient, happé par ce passé qu’il a fui, quand brusquement la villa se vide de ses occupants.

Ce roman d’un retour parle de l’adolescence et de ses turbulences. L’auteur qui connaît  la vulnérabilité de cet âge, en montre la fragilité et la facilité toxique avec laquelle on peut en abuser pour peu qu’on ait de l’ascendant et du charme. En cela, il parle à chacun de nous. Sans compter les échos à quelques grandes œuvres de la littérature ou du cinéma. Ce roman joue aussi la carte du romanesque autour d’une intrigue progressivement envoûtante : tout est vénéneux dans l’atmosphère où nous plonge l’écrivain, au point de faire paraître normal le climat délétère de la maison de Mathias ; tout est trouble et complice dans l’entourage familial de Charlotte ; rien n’est certain dans les péripéties de la chute de cette Maison Usher revisitée, sinon la folie de tous à laquelle échappe le héros narrateur. (C.B et A.M.D)