Villes de sel : l’errance

Une oasis paisible au milieu de la péninsule arabique, un village côtier tranquille depuis des siècles. Arrivent les Américains qui les transforment brutalement en exploitation et port pétroliers. La vie locale est complètement bouleversée, les habitants ont à faire face aux progrès en tous genres et ont du mal à s’adapter. Les relations à l’intérieur des communautés sont dénaturées, les alliances se font et se défont, chacun cherchant à redéfinir sa place et son pouvoir. Abdul Rahman Mounif signe ici le premier tome d’une saga en cinq volumes écrite de 1984 à 1987, jamais publiée en France jusqu’à ce jour, et toujours interdite en Arabie Saoudite. C’est une oeuvre impressionnante de la littérature arabe, faite de légendes, proverbes et préceptes multiples, où les références à Dieu et au Prophète sont fréquentes. Le choc des cultures qui s’ignoraient et les tensions sociales qui en découlent sont bien mis en évidence. Le déroulement factuel du récit souffre parfois d’une multitude d’acteurs et de descriptions trop minutieuses qui risquent de faire perdre au lecteur le fil conducteur. Ce roman aurait peut-être mérité plus de poésie.