Après Moca en 2012, Eddy Simon s’attaque à l’étrange criminelle que fut Violette Nozière. Syphilitique à 17 ans, elle multiplie les aventures et se prostitue à l’occasion. L’un de ses amants a de gros besoins d’argent. Elle y subvient par des prélèvements sur la caisse familiale. Les réprimandes de ses parents lui donnent des idées criminelles. Une première tentative échoue. Partiellement réussie, la seconde lui vaut un procès d’assises au cours duquel elle tente d’expliquer son geste par le prétendu comportement incestueux de son père. Ses dix ans de prison sont un temps de rédemption.
Traduisant une certaine empathie pour leur personnage, scénario et dessin la montrent aimante et délurée, rêvant d’amours bucoliques et de beaux garçons. C’est avec une grande tendresse qu’elle donne à ses parents la potion fatale. Fluide et colorée, l’image adopte parfois une sorte de gaucherie attachante. Le beau visage de Violette évoque plus celui d’Isabelle Huppert, interprète de ce rôle dans le film de Chabrol en 1977, que la vraie physionomie de la meurtrière célèbre.