Soeurs étroitement liées et souvent complices dans la vie quotidienne, Vanessa Bell et Virginia Woolf furent rivales dans le domaine artistique. L’aînée choisit la peinture et la cadette l’écriture romanesque. Dans son premier roman, Susan Sellers, professeur de littérature anglaise, s’appuie sur divers documents – lettres, journaux intimes et, bien sûr, romans et oeuvres picturales – pour reconstruire les destins croisés des deux femmes, de leur enfance au suicide de Virginia en 1941. Telle une archéologue, elle fouille dans leur passé familial, marqué par la tragédie – les morts prématurées de la mère, d’un frère et d’un fils – et dans les vies sentimentales tumultueuses de l’une comme de l’autre. Par la voix de la narratrice, Vanessa elle-même, la romancière montre, parfois lourdement, comment la vie intime d’un artiste est indissociable de son « génie » créateur. Si le livre apporte peu d’éléments nouveaux sur les deux protagonistes, il est d’une lecture agréable – certains passages évoquent le style de l’auteur de Mrs Dalloway. Il invite à relire Virginia… et à redécouvrir ou découvrir les jolis tableaux post-impressionnistes de Vanessa.
Virginia, mon amour, ma soeur
SELLERS Susan