Sa mère vient de mourir à Ljubljana et ce deuil suscite chez la narratrice, qui habite Paris, le besoin de cerner l’identité slovène : elle va écrire un livre illustré de photos-portraits sur les émigrés en Argentine. Ils ont fui d’abord la misère et le fascisme, ensuite le communisme, en préservant jalousement la langue et la religion de leur petite patrie. Brina arrive à Buenos Aires en avril 2005 et va à la rencontre de ces compatriotes « étrangers », écrit leurs histoires. Elle relate en contre-point l’exil de Vitold Gombrowicz, écrivain polonais, qui vécut vingt-quatre ans à « Buenos Saires » sans regretter son pays. D’une écriture familière, à la fois grave par son contenu et légère par sa forme, Brina Svit (Une nuit à Reykjavik, NB octobre 2011) communique son empathie pour cette diaspora restée « pure » ; sa sympathie pour « Gombro » éclaire cette figure singulière. Sa galerie de portraits recompose dans leur variété le visage unique d’un peuple. À chaque rencontre, elle s’interroge : que voit-elle de l’autre, ne va-t-il pas se réinventer sous son regard ? Ce texte sans cesse en mouvement, au genre indéfinissable, séduit par son humanité.
Visage slovène
SVIT Brina