Visible la nuit

À Paris, en août 1980, la police découvre le corps du peintre Robert Malaval qui s’est suicidé à quarante-trois ans dans son atelier, laissant une lettre bouleversante. Qui pouvait prévoir ? Qui pouvait l’aider ? Le jeune Franck, passionné d’art et vivotant de petits boulots, se remémore leur amitié née pendant l’été caniculaire de 1976. Malaval, créateur tourmenté, grand buveur, adepte de nouvelles drogues, fou de rock et proche du Pop’art, cherche un art total. Il invente une nouvelle voie avec les “Aliments Blancs” – qui seront plagiés – et oscille entre le syndrome de l’artiste maudit et une reconnaissance qui le fuit. Mais toujours la créativité l’emporte : il innove avec des toiles constellées de paillettes, ses plus belles oeuvres. Critique d’art et romancier, Franck Maubert (Gainsbourg à rebours, NB février 2014) retrace avec talent la vie parisienne des années soixante-dix dont le quartier des Halles, avec ses nombreuses galeries et le Centre Pompidou en construction, est le centre artistique. C’est là qu’il rencontre le peintre avec lequel il partage son goût de l’extrême et qu’il soutient indéfectiblement. Dans un récit sensible, l’auteur fait partager l’itinéraire d’un artiste infréquentable, mais visionnaire, et restitue la valeur d’une oeuvre injustement négligée.