Visions

Le Cap. Steph et Mark ont été bouleversés par le cambriolage de leur maison. Pour échapper à leur profond malaise, ils s’offrent une semaine à Paris, échangeant par Internet leur domicile avec celui de la famille Petit. Mais l’appartement parisien, situé dans un immeuble quasiment vide, est sinistre. Voisine hostile, carte bancaire bloquée, absence de wifi, pluie et froid rendent le séjour de plus en plus pénible. Par ailleurs les Petit, injoignables, ne sont jamais arrivés au Cap. Steph et Mark veulent à tout prix rentrer et retrouver leur fille, confiée aux grands-parents.  Mark et Steph racontent à tour de rôle comment le traumatisme provoqué par le cambriolage les fait peu à peu chavirer dans la peur et les cauchemars. Doucement distillé, le passé de Mark – la mort de sa première fille dans de curieuses circonstances – et les angoisses de Steph, même après leur retour, brouillent les certitudes. S.L. Grey, pseudonyme des Sud-africains Sarah Lotz et Louis Greenberg (Underground, NB juin 2017), complique insensiblement la donne, flirte avec le fantastique et fait monter l’angoisse. Aucun des protagonistes n’est vraiment sympathique dans ce thriller troublant, mais la tension ne faiblit pas jusqu’à « l’explosion finale ». (C.P. et M.-C.A.)