Après la mort de Richard Debuisne, son partenaire et complice sur les plateaux de cinéma, Jeanne Labrune, écrivain et réalisatrice, marche jour après jour dans les rues de Barbès, puis, revenue chez elle, écrit dans l’appartement silencieux qu’ils ont longtemps partagé. Le récit des derniers jours de son compagnon hospitalisé cède peu à peu la place à une série de personnages qui donnent vie au 18e arrondissement, quartier à la fois redouté et aimé, avec ses cris, ses rixes et sa misère. La solitude et la douleur de l’auteur (L’Obscur, NB novembre 2007) l’amènent à parler à des êtres qu’elle côtoyait sans les voir véritablement et qui deviennent soudain des protagonistes. Succession de scènes étonnantes qui conduisent à des aventures et des rebondissements inattendus, cette suite de textes fait surgir le monde dans sa complexité et son extrême cruauté. L’écriture sèche et détachée révèle avec subtilité, humour et empathie, un univers dur et poignant. Prenant.
Visions de Barbès
LABRUNE Jeanne