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Pijako, grand voyageur, emmène son petit-fils en Paradoxie, pays où se sont réfugiés les vampires, qui n’existent pas comme chacun sait. Dans cette contrée, ces créatures sont victimes d’une maladie, l’humanite aiguë, dont la contagion suppose leur enfermement. Dans une ménagerie de cirque, ils repèrent Vladimir Poltronic, un vampire apeuré sur le point de se transformer en humain. Pour le sauver, ils l’aident à s’échapper, et Vladimir les emmène, grâce à la locomotive de son père remise en vapeur, pour un autre voyage, loin dans l’imaginaire….
Étrange livre où les personnages principaux des contes fantastiques sont détournés de leur voie à mi-chemin de l’univers des humains, d’abord vecteur de « maladie » et d’exclusion, mais en fin de compte (ou conte ?) porteur d’avenir. Pour raconter cette histoire décalée, l’auteur se régale de jeux autour des mots et d’expressions actuelles, tout en maîtrisant les élans de son imagination. L’illustratrice y apporte sa touche surréaliste dans des grandes images peintes en pleine page et des miniatures au crayon de couleur. En découle une alternance de tonalités fortes, presque agressives, ne lésinant pas sur les rouge acides et les verts criards, et de nuances presque translucides, estompant les silhouettes des héros fantastiques. Et l’on finit par s’attacher à ce poltron qui a le courage des doux, et raconte à sa façon la banalisation des personnages fantastiques qui font peur, récupérés dans des histoires qui les dénaturent.