Enfant turbulente, surdouée en musique, sports, littérature, aimant théâtre, scoutisme, sciences, Madeleine Moisan (future épouse Lazard) subit les dangers de la Seconde Guerre Mondiale. Précocement mariée, elle vit au Maroc, y enseigne, soigne, encadre des jeunes, découvre la langue locale et l’équitation. Veuve, elle continue ces activités en Algérie. Revenue en France, remariée, agrégée de lettres classiques, elle suit son mari, linguiste, en Iran en 1948. Après la naissance de deux enfants, le couple est nommé à Los Angeles. Plus tard, devenue professeur d’université parisienne, elle se spécialise dans la littérature française du XVIe siècle : poètes, dramaturges, mémorialistes, femmes écrivains… Chevalier des arts et des lettres (entre autres prix et honneurs), Madeleine Lazard fait autorité en matière de littérature de la Renaissance. Les voyages parfois risqués, les multiples postes occupés par cette enseignante infatigable, volontaire et très sûre d’elle, sa passion pour son métier, ses nombreuses publications l’autorisent à fustiger le naufrage éducatif actuel et à critiquer ses collègues universitaires. L’abondance des détails frôle parfois l’énumération. Mais grâce à la curiosité insatiable, l’ouverture d’esprit et l’énergie indomptable de cette femme très cultivée, son autobiographie se lit presque comme un roman d’aventures. (S.La. et A.Le.)
« Vois se pencher les défuntes Années » : souvenirs du vingtième siècle
LAZARD Madeleine