Lecteur du meilleur, diseur sensible, passeur passionné, acteur habité, goûteur gourmet de timbres et de mots, Denis Podalydès « de la Comédie Française » ne pouvait écrire une autobiographie banale. Elle ne l’est pas. Sans l’écho imprimé de voix familières et familiales, familières et célèbres, ou familières et plus lointaines, aurait-il pu réveiller sa mémoire ? Elles se sont tues ou elles parlent encore et elles attisent, dominent, sur-impressionnent, infléchissent ses souvenirs. Cet entiché du verbe sait combien la voix, en le véhiculant, peut le tailler, le polir, le sculpter ou l’enfouir. Alors pour dire les voix, il cisèle le sien en orfèvre avec une précision ingénieuse et raffinée. Parfois, il s’emballe ou lambine, s’embourbe un peu. Et il inventorie, vaguement comptable, récitatif, litanique. Denis Podalydès autobiographe n’est pas soliste de sa partition. Sa parole résonne aussi de couplets écrits par d’autres. Il le confesse : les mots des autres permettent d’accoucher de soi même. (C.R.P.)
Voix off
PODALYDÈS Denis