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Il est vrai que l’imagination peut jouer des tours, quand on a quinze ans. Tout a commencé pour Jeanne dans la boutique où elle essaie un pull : elle n’a dans sa poche que les cinquante euros donnés par sa mère pour faire un cadeau à sa grand-mère pour son anniversaire, et le pull coûte quarante-cinq euros… Le voler ? Mais Jeanne n’est pas une voleuse, elle est seulement dominée par un désir irrésistible : c’est le signe d’un mal-être adolescent qui lui fait perdre le sens de la réalité.
Dans son sweat hyper-large, le corps sans forme, telle se voit Jeanne qui incarne une adolescente à la recherche de son identité. Ce qu’elle fait, ce qu’elle désire, ce qu’elle pense d’elle-même, tout est décalé, dans son esprit et l’auteure, par petites touches, approche assez bien ces incertitudes de l’adolescence, que l’héroïne peut formuler ainsi : « Pourquoi mes parents disent-ils que c’est pour moi qu’ils ne se séparent pas ? ».