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PINGAUD Bernard

Un vieil écrivain, désenchanté, adresse une lettre imaginaire à Jeanne, sa « lectrice privilégiée », avec laquelle pourtant il n’a eu que quelques contacts. Il y raconte sa jeunesse d’étudiant, sa liaison confuse avec Cécile, une violoniste singulière, sa vie d’auteur et les succès plus ou moins reconnus de ses livres. Mais cette relation épistolaire cesse quand il va s’installer auprès de Jeanne malade, et l’accompagne jusqu’à la fin. Bernard Pingaud (L’Horloge de verre, NB mai 2011) raconte l’histoire « d’un homme à qui il manque quelque chose du côté du coeur ». Le temps qui passe, la solitude, les déconvenues, un certain égoïsme aussi font perdre le goût d’écrire, mais comment ne pas céder au désir, ou au besoin, d’être encore admiré ? L’auteur décrit avec subtilité la difficulté d’exprimer des sentiments qu’il a reconnus et analysés chez les autres. Des personnages attachants et des lieux aimés sont évoqués dans une belle langue classique. Pourtant, tant d’introspection et de mélancolie lassent un peu, malheureusement. (B.T. et M.Bo.)