Après quelques années de vie en couple, le dessinateur, réalisateur et écrivain Joann Sfar affronte la solitude et les questionnements sur l’amour. Pour combler ce vide, il choisit d’adopter un bull-terrier et de flirter sur Facebook avec une jeune et jolie Lili. Le chien Marvin s’avère indomptable et la jeune fille, mythomane et usurpatrice d’identité.
Dans un style haché et brouillon, le célèbre dessinateur du Chat du Rabbin choisit l’autodérision pour évoquer ces quelques mois où le monde virtuel a envahi et bouleversé son quotidien. Sa langue est crue, son propos, bavard et décousu. Il évoque sans transition la judaïcité, ses aventures sexuelles et la solitude moderne où l’on devient « amis » sans se rencontrer. L’acuité du dessinateur décrypte la réalité d’internet d’aujourd’hui comme la science-fiction de son enfance. Les quelques chroniques amusantes sur l’imaginaire remplacé par les réseaux sociaux, l’introduction de la bande dessinée aux Beaux-Arts ou le dressage positif d’un chien n’évitent pas d’innombrables digressions. Les dangers réels de cette société de l’idolâtrie véhiculée par les réseaux sociaux ne sont qu’effleurés. On referme le livre passablement saoulé par ce fantaisiste voyage « Sfarien ». (S.D. et M.-N.P.)