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On imagine aisément les risques qu’a pris, pendant plus de trois ans, l’auteure du reportage pour rendre témoignage de la guerre en Irak. Tikrit, Mossoul, Baakouba, Fallouja, elle est partout. Intrépide ? Non, car elle a peur. Elle accompagne l’armée américaine en patrouille, interviewe les hauts responsables du terrorisme, constate les erreurs de la politique de « libération-occupation », la débaasification sans nuances qui réduit au chômage l’élite de la nation, les massacres aveugles, l’hostilité croissante de la population, le début d’une guerre confessionnelle. L’armée d’occupation, investie d’une mission, est en somme prise au piège d’un engrenage fatal.
Et Sara Daniel s’interroge avec franchise sur ses motivations. On la traite d’irresponsable mais ne fuit-elle pas sa propre difficulté d’être ? Son langage est limpide. Elle ne s’embarrasse pas de fioritures. Ses mots sont le reflet des événements auxquels elle assiste, erreurs et horreurs. Ce témoignage suscite passion et tristesse.