Yves Avril meurt à quatre-vingt-seize ans, quelques années après son épouse qui fut atteinte de la maladie d’Alzheimer. En vidant l’appartement de La Rochelle rempli de photos, Nicole se souvient de son père : marqué par les deux guerres, il accepte un emploi médiocre mais, curieux, s’intéresse aux innovations scientifiques ; en 1936, il épouse une belle demoiselle du téléphone. Elle se remémore aussi son enfance marquée par la maladie, son premier amour, son mariage raté, sa recherche d’identité, ses débuts d’écrivain.
Nicole Avril a, consciemment ou non, révélé des pans de sa vie à travers ses romans et a déjà évoqué son père dans Le regard de la grenouille (NB janvier 2004). Ici, elle se dévoile davantage, reprend tout le passé de ses parents et sa propre existence avec ou contre eux, quand elle a voulu se libérer du carcan de fille unique, décevant les attentes de sa mère. Maintenant, elle essaie de comprendre ses parents, maintenant elle peut leur dire les mots de tendresse et d’amour qu’elle n’a jamais pu ou osé exprimer auparavant. L’écriture leur donne vie, à nouveau. Un témoignage sincère.