À seize ans, Michèle est en révolte contre les siens, parents, frère, soeur et système scolaire où personne ne sait que faire de cette élève qui ne sait même pas lire. Enfant, pourtant, elle lisait et rêvait. Elle se réfugie désormais dans la fugue, sous des toits incertains, dans des hôtels où on l’engage comme serveuse pour une saison. Elle préfère les stations balnéaires, d’où elle voit la mer, si belle, et si rouge quand le soleil se couche. Elle survit dans l’errance, parfois la violence. Les tentatives maladroites de sa famille pour la récupérer ne font qu’aggraver les choses. Son sort dramatique, de chute en chute, est-il forcément prévisible ?
La narratrice, adolescente puis jeune femme fortement perturbée, n’est pas sans rappeler une autre Michèle, héroïne d’un précédent roman, J’ai rêvé que j’étais un garçon (NB novembre 2009). Dans les deux cas l’évocation des problèmes et des solutions manque de profondeur pour assurer une réelle crédibilité. On aimerait comprendre l’héroïne, mais on n’a pas les clefs. Une écriture plus percutante, adaptée à la tragédie qui se noue, aurait mieux emporté l’adhésion, et les motivations d’une jeunesse troublée auraient mérité d’être plus complètement exposées.