Wake

Janie serait une adolescente banale si elle n’avait un « don » découvert à l’âge de 5 ans : quand on s’endort auprès d’elle, elle entre dans le rêve du dormeur, perd connaissance et assiste -souvent effarée- aux divagations de l’endormi. Quand elle émerge de cet involontaire moment de voyeurisme, comment peut-elle regarder celui qui en a fait les frais ?

Pourquoi pas ? Ce que la psychanalyse cherche à provoquer chez le sujet, une plongée dans son inconscient, la romancière l’exploite, le détourne. Comment vivre dans cette impudique intimité avec les autres ? Surtout quand ils nous sont très proches, surtout quand leurs fantasmes dérangent, surtout enfin si leurs cauchemars les rendent malheureux et nous laissent impuissants. L’espace privé, tel est le thème abordé dans ce roman. Mais si le personnage principal est attachant et les seconds rôles correctement dessinés, l’intrigue se traîne et se répète de rêve défloré en rêve défloré. La surprise s’émousse… et l’histoire sentimentale supposée pimenter le récit –Janie lit à livre ouvert dans le sommeil de son copain- conduit à une chute aussi inattendue qu’invraisemblable.