Hermin, compositeur, vit dans une maison perdue dans les bois. Arrive Lenny, jeune pianiste d’origine allemande qu’il avait recueilli à Paris, dix ans auparavant. De lui Hermin n’a jamais su grand-chose, l’amour de la musique et leur passion pour Schubert les unissaient, mais leurs rapports restaient chaotiques et passionnés. Pourquoi Lenny est-il revenu après avoir fui sans explication ? Leur cohabitation, dans un décor de froid et de neige, est douloureuse, Hermin évoque leur période parisienne et les paroles du Voyage d’Hiver de Schubert. Étonnant ouvrage qui aurait pu être écrit à l’époque du romantisme allemand. Wanderer, c’est le voyageur solitaire dans un monde glacé, Le Voyage d’Hiver est le cycle de lieder schubertien le plus désespéré, avec pour seule issue la mort. Le récit se termine dans une sorte de délire, devant un décor fantomatique, au son du Roi des Aulnes de Goethe mis en musique par Schubert. On pourrait reprocher à Sarah Léon l’alternance passé-présent qui complique la lecture, mais elle a osé ce texte et cette fin d’un romantisme délirant. Une jolie prouesse. (M.F. et A.Be.)
Wanderer
LÉON Sarah