Paris, 1911, sous le quatrième empire. Muni d’étranges prothèses, un homme raconte l’attaque de son dirigeable, la perte de sa famille et de son destin. Pendant ce temps, Duroc se remet rapidement de ses blessures et poursuit l’enquête que lui a confiée Poivron, conservateur adjoint du musée des colonies impériales, à la suite du vol d’une sphère olmèque (Un rouquin de trop, NB novembre 2008). Un retour sur la campagne d’Égypte en apprend un peu plus sur l’origine de l’objet. Doté de pouvoirs magiques, il est l’enjeu d’une compétition sans merci entre Duroc et l’aérostier.
Le scénario haletant impose une lecture attentive pour bien repérer les changements d’époque dans une aventure où l’hyperréalisme cède souvent la place au fantastique. Sous les coups rageurs de Janus, l’horloge du temps s’effondre et toute réalité n’est plus que mensonge. Des couleurs somptueuses, un dessin précis, une abondance de personnages pleins de vie, de très beaux décors d’un Paris rêvé et de mystérieuses machines renforcent le sentiment de décalage exprimé par un livre dont on attend avec impatience la suite annoncée.