Les Ă©pouses de la garnison de Fort Bond ont disparu ! Le colonel envoie un trio de soldats – costumĂ©s pour quâils ne soient pas identifiables, lâun en ours, lâautre dâune cuirasse romaine, le dernier en tutu de danseuse – dans la rĂ©serve indienne ceinturĂ©e dâun mur de trĂšs hautes dalles. De lâautre cĂŽtĂ© du mur, les trois hĂ©ros affrontent les Indiens, et retrouvent une des Ă©pouses. Elles sont parties volontairementâŠ
« La bĂȘtise Ă©levĂ©e au niveau dâun art » qualifiait la bĂ©dĂ© prĂ©cĂ©dente de Michel Galvin (Fin de chaĂźne, NB mai 2009). Son genre est le loufoque  et son nouvel album – noir et blanc – retient lâattention. Autant par son graphisme que par ses rĂ©pliques. Les personnages sont des formes noires tenant de la photo sale ou floue. Les dĂ©cors sont minimalistes, la page quasi blanche. Ă noter quelques beaux effets de gris et de poudrĂ©, tel le combat entre lâĂ©pouse et l’Indien, les cavaliers dans une tempĂȘte de poussiĂšre. Pas de bulles pour les dialogues, dactylographiĂ©s dans une police Ă lâancienne, reliĂ©s dâun trait au locuteur. Et quels dialogues ! BourrĂ©s dâun humour dĂ©calĂ© et loufoque, style Marx Brothers, Mel Brooks ou PanthĂšre rose. Une fin absurde et dramatique conclut cet opus hors de lâordinaire.