En guerre contre son père et le capital à Londres, Gabriel a décidé de se suicider. Mais, à trente ans, rien ne presse. Il lui faut d’abord aller boire un dernier verre avec son meilleur ami, cuisinier au Japon. Las, son apparition va faire dégénérer le quotidien de la diva du « fugu » et enclencher une série de rattrapages hasardeux entre Tokyo et Berlin. Pour DBC, la vie semble être un gigantesque échiquier, avec ses pions et ses joueurs. Les situations, parfois loufoques, dérapent en permanence, échappant au contrôle de celui qui les a induites. Avec son esprit cynique et négateur, mais non dénué d’humour, le jeune héros en perpétuelle discordance avec un monde financier et commercial qu’il rejette, noie ses frustrations dans l’alcool et la cocaïne. Sous des aspects non-conformistes, la prose de l’auteur de En attendant Ludmilla (NB août-septembre 2006) montre l’inévitable collision entre utopie et monde décadent. Dans un Berlin gris et morne, l’argent, qui permet toutes les transgressions, est au coeur du sujet, sur fond de réunification allemande. Un mélange corsé de chaos égoïste et de désillusion absolue.
Whoosh !
DBC Pierre