Il ne fait pas bon être artiste et bulgare à quinze ans sous le régime communiste. Konstantin, qui poursuit ses études au Conservatoire pour Enfants Prodiges de Sofia, rue dans les brancards, boit, fume, drague les filles et, en dehors des cours de piano qui lui valent l’appui chaleureux de son professeur, ne fait rien en classe. Tout va se dégradant, ses deux meilleurs amis, comme lui élèves surdoués et rebelles, dont une violoniste de son âge qu’il admire et qu’il aime, sont expulsés de l’institution. Il subit bientôt le même sort, alors que la chute du mur de Berlin est imminente. S’inspirant de son passé de jeune virtuose en Bulgarie, l’auteur distille, avec âpreté et provocation, sa haine du communisme dans le récit des années, 1987-1989, vécues par Konstantin au Conservatoire où règnent délation, hypocrisie et favoritisme, sous la coupe d’un corps enseignant affublé de sobriquets. En contrepoint, Nikolai Grozni exprime avec chaleur, à travers son double, son immense amour pour la musique qui l’a aidé à supporter l’horreur du système. Si l’impact de la charge perd aujourd’hui de son sel, son héros en révolte touche par l’authenticité et la force de ses sentiments.
Wunderkind
GROZNI Nikolai